Les jours heureux d' Anny: 1- sur la route de la fontaine romaine
Avant que la mémoire ne s’efface…..
Sur la route de la fontaine romaine
Ah ! Cette route de la fontaine romaine........ combien de fois ne l’ai-je montée, mes patins à roulettes aux pieds, ces patins offerts par mon parrain Hubert pour le Noël 1958, et qui pesaient chacun un âne mort !
Ces vieux patins, faits de métal, de quatre roues, de 2 lanières en cuir, réglables à la grandeur de ton pied, tu te donnais un coup à la cheville avec, tu te faisais la jambe bleue du tibia au mollet !
Ma mère me hurlait après, car je revenais souvent les genoux en sang et les pantalons déchirés qu’il fallait donner à la raccommodeuse pour qu’elle puisse réparer les dégâts, les pantalons en général étaient neufs, on "s’endimanché" à l’époque.
La montée de la fontaine romaine, je me l’imagine maintenant comme un Annapurna, comme la montée de l’Aubisque ou du Tourmalet, je sais c’est dans ma tête, mais j’avais l’impression d’effectuer un exploit !
Je prenais mon élan, de la vitesse et je redescendais comme un avion à réaction, au risque de me rompre le cou dix mille fois !
Des fois il y avait des gravillons au croisement de la route des Caroubiers, menant à la plage St Cloud, et c’est là que je me cassais systématiquement la figure.
Mais ça ne me décourageait pas, au contraire, j’étais fière d’arborer mes blessures, ma famille me considérant comme une enfant chétive et fragile.
Peut-être est-ce cela qui m’a donné et qui me donne encore, la force de lutter contre toutes les vicissitudes de la vie.
Pour mon petit ange Gabriel